Chateau des Sires de Picquigny

A une vingtaine de kilomètres en aval d’Amiens, Picquigny concentre une diversité d’atouts. Le château est détruit, mais les caractères profonds du site ont été conservés. Sa géographie est lisible. Son rôle stratégique est clair. Son patrimoine architectural et urbain est important. La ville et le château forment un ensemble homogène.

Le site de Picquigny est un promontoire de craie en surplomb sur la Somme. Il permet le contrôle de la vallée et de son franchissement à un endroit où le passage est facilité par un resserrement naturel. La Somme était au Moyen-Age, la limite culturelle et politique séparant le duché de Normandie du comté des Flandres. Son contrôle à vingt kilomètres en aval d’Amiens était essentiel. Ce site présentait une falaise abrupte, encadrée par deux vallons latéraux. Il était idéal pour l’implantation d’un château et le développement d’une ville.

Dès lors, pendant plusieurs siècles, Picquigny a été l’enjeu de batailles pour le contrôle du passage de la Somme. En 1475, le traité marquant officiellement la fin de la Guerre de Cent ans, y est signé sur un pont de la Somme entre Louis XI et Edouard IV d’Angleterre.

Incendié, puis reconstruit, le château passa successivement à la maison d’Ailly, puis au duc de Luynes. En 1689, il était encore suffisamment en état pour que Madame de Sévigné vienne y passer quelques jours. Les ruines du château détruit sont imposantes. Elles offrent un promontoire exceptionnel sur toute la vallée, jusqu’aux tours d’Amiens. Vue de l’autre rive de la Somme, depuis la Chaussée-Tirancourt, l’image de la ville autrefois dominée par l’enceinte fortifiée de la collégiale et du château est aujourd’hui concurrencée par les pavillonnaires.